Il fait si chaud sur Paname
que même les feuilles quittent les arbres
et le macadam fond sous les femmes
quand elles s’effeuillent comme les platanes

Il fait si chaud à se rincer l’oeil
que je reste en rade dans la pénombre
je ne peux pas m’entendre avec le soleil
on n’a pas la même longueur d’ombre

Il fait si chaud rien qu’à les voir
déambuler sur les trottoirs
que j’ai le syndrome du conifère
face à l’enfer des incendiaires

Et tout ça c’est… chaud bouillant pour ma poire…

Je me cramponne à l’abreuvoir
et je m’émousse à force de bières
avec des rêves contradictoires
à me dire que le diable vaut des verres…

Il fait si chaud rien qu’à les boire
que je m’accroche à mon comptoir
vu ce que j’avale et ce que je renverse
au moins je fais marcher le commerce

Et tout ça c’est… chaud bouillant pour ma poire…

Il fait si chaud que ça me rince
l’oeil le larfeuille les amygdales
si mes revenus étaient pas si minces
les mois d’été je quitterais Pigalle

Notez qu’avec tout ce que j’avale
j’aurais pu m’offrir des vacances
la rade de Brest en estivale
c’est un mois de rade sur Exelmans

Mais même là-bas les parasols
ça vous terrasse mais y’a pas que moi
on regarde les femmes qui caracolent
et on se chope la gueule de ce qu’on boit

Il fait si chaud oh sur Paname
plus elles sont belles et plus je picole
le macadam fond sous les femmes
mais plus je picole plus elles sont belles…

© F2F